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Loin des caméras et des visioconférences, j’aime prendre la route et voir où elle m’amène. Parfois seule, souvent bien accompagnée, c’est avec de la musique, qu’entre platanes et villages, je découvre des lieux et des personnes.
Cette fois-ci, la route de Cordes m’a amenée à Cordes-sur-ciel. De loin, on craint la montée, mais le détour en vaut le coup. C’est au bras d’un galant chevalier tarnais que je rentre au Musée Charles Portal. La curiosité plus qu’autre chose nous amène à admirer cet endroit dont le décor fait de poutres et de pierres présente de manière élégante l’histoire d’une ville qui, cette année, fête ses 800 ans.
Une jeune fille dynamique et vivante nous invite à voir tout d’abord une vidéo qui nous a permis comprendre d’où venez l’eau et comment les habitants s’approvisionnaient à l’époque. Il n’est pas long et le voir permet de mieux apprécier ce petit bijou.
À la fin de la vidéo, se joint à la jeune fille l’homme au chapeau, qui s’est aussi présenté comme membre de l’association « La Société des Amis du Vieux Cordes » à l’initiative du Musée. C’est bien donc au début de notre visite qu’un magique échange se fait entre le galant chevalier tarnais et l’homme au chapeau. La dynamique jeune fille nous parlait de la maquette et des 5 tours qui ont vite marqué la croissance de la ville entre 1222 et 1350 passant d’environ 500 habitants à presque 6000, il me semble 5500 habitants si je me souviens bien, en si peu de temps, quand le chevalier tarnais parla de la croisade des Albigeois, l’homme au chapeau le suivit dans un échange d’histoires qui m’amèna à savourer Cordes-sur-Ciel comme un « Petit Jésus en culotte de velours ».
Déjà, en rentrant dans le village, nous avions eu le plaisir de voir une jeune mariée sourire aux lèvres dans une décapotable en même temps que l’on apercevait des officiers de l’Armée de l’Air et de l’Armée de Terre descendre le long des rues. Une cérémonie apparemment très traditionnelle. C’est peut-être mon état d’esprit, mais j’appréciais cela comme un scénario de film dont on peut être les spectateurs.
C’est au détour de l’escalier, entre deux étages que l’échange se poursuivit. J’apprends que ce village s’est construit grace à l’investissement propre de chaque habitant, que son positionnement en hauteur et l’accès à l’eau a permis à la ville d’être épargnée d’un siège. L’homme au chapeau nous parle aussi du commerce de l’époque et des 3G. Non, c’est n’est pas la connexion Internet, mais les couleurs qui faisaient aussi partie du commerce de la bastide aux cotés de la tannerie, la guède, la gaude et la garance. Il nous a éclairé sur les couleurs de Toulouse, qui semble-t-il, ont été le rouge et le bleu nuit, mais la difficulté à obtenir ce dernier a conduit à le remplacer par le noir.
Ces échanges étaient fugaces entre le passage d’un étage à un autre, mais si authentiques qu’ils m’ont permis d’apprécier différemment les machines et les objets. Provenant de l’autre côté de l’Atlantique et parlant une autre langue, il m’aurait été difficile d’imaginer la vie de ces commerçants. J’apprécie suffisamment le travail des commerçants et de tout être qui fait de son métier un art, non seulement par le temps qu’il y consacre, mais aussi par la passion qu’il transmet à chaque échange. C’est bien l’héritage des hommes et des femmes de ma famille. C’est peut-être aussi pour cela que j’ai apprécié ce brin de passion qu’a partagé avec nous l’homme au chapeau.
Il ne me semble pas être un guide et, de loin, il apparaît peut-être peu commode, mais si vous avez l’occasion de partager avec lui quelques instants, vous serez surement aussi admiratifs que la jeune fille dynamique et moi avides d’apprendre un petit peu plus sur un monde, il y des siècles, disparu.
En 2022, Cordes-sur-ciel continue à faire vivre la passion de ses commerçants et ses artisans. Cette ville a été déclarée village de France en 2014. Si vous vous trouvez un jour sur la route de Corde regardez au ciel et n’hésitez pas à grimper car la vue et les gens valent le détour.